"La Belgique ne soutiendra pas la prolongation du glyphosate"
Interdiction définitive?
Dans notre pays, l'interdiction d'utiliser du glyphosate (principalement connu sous la marque Roundup) par les particuliers est en vigueur depuis environ six ans. Dans l'agriculture et le secteur des espaces verts, les agriculteurs, cultivateurs et entrepreneurs de jardins sont toutefois encore autorisés à utiliser les produits phytopharmaceutiques à base de glyphosate, du moins à condition qu'ils soient en possession de ce que l'on appelle le phytolicence. La Commission européenne souhaite à présent prolonger cette autorisation de 10 ans, mais Groen et d'autres partis ne sont pas d'accord et font pression pour une interdiction définitive pour tous les utilisateurs. Par conséquent, la Belgique a décidé de s'abstenir lors du vote et de ne pas soutenir la proposition de prolongation. "Une victoire importante pour la santé de l'homme et l'environnement", affirme Jeremie Vaneeckhout. "Il n'est pas logique que le glyphosate soit interdit dans votre allée mais qu'il puisse encore se retrouver dans votre assiette via l'agriculture."
L'Allemagne, l'Autriche et le Luxembourg se sont prononcés en faveur d'une interdiction totale, la Belgique a préféré s'abstenir. "Espérons que cela débouchera sur une interdiction totale en Europe", ajoute le (co-)président de Groen. Selon lui, il existe suffisamment d'alternatives "qui ne sont pas nocives pour la santé ou l'environnement".
"Pas d'objections significatives"
D'autres acteurs ne considèrent pas cette décision comme correcte. Le Boerenbond, par exemple, regrette l'abstention de la Belgique et affirme que "au niveau européen, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ont procédé à une analyse approfondie au cours des derniers mois" et que celle-ci n'a fait ressortir "aucune objection significative pour ne pas prolonger l'autorisation du glyphosate." Le Boerenbond espère donc qu'un consensus sera encore trouvé au niveau européen pour prolonger l'autorisation d'utiliser l'herbicide controversé. "L'avantage du glyphosate est qu'il présente une action systémique et qu'il agit contre les plantes tant monocotylédones que dicotylédones, et qu'il n'entraîne pas d'effets secondaires ou résiduels dans le sol."
Alternatives
Il existe d'autres herbicides sur le marché, mais cette mesure est également nécessaire pour éviter le développement d'une résistance. "Cependant, ces autres herbicides, systémiques ou non, ont souvent un mode d'action différent et un spectre de mauvaises herbes plus limité que le glyphosate. En outre, il n'est pas rare qu'ils nécessitent des doses (beaucoup) plus élevées que le glyphosate et qu'il y ait des effets secondaires plus longs. Le glyphosate, en revanche, n'entraîne aucun problème pour démarrer une nouvelle culture. Le désherbage mécanique constitue aussi une alternative que nous encourageons, mais cela ne remplacera jamais le glyphosate", a déclaré le Boerenbond.
Restrictions
La Commission européenne a toutefois décidé d'assortir la prolongation de l'autorisation d'utiliser du glyphosate de plusieurs conditions, comme l'utilisation de buses spéciales pour réduire le risque de ruissellement et la mise en place d'une bande tampon pour éviter de mettre en péril la biodiversité de la nature environnante et la vie aquatique. Une attention particulière doit également être accordée aux éventuelles eaux de surface ou souterraines à proximité des champs où le glyphosate sera utilisé, surtout si de l'eau potable en est extraite.
En outre, la Commission recommande d'imposer des restrictions locales sur la quantité d'herbicide ou la période de l'année pendant laquelle le glyphosate sera appliqué. Une 'minimisation' ou une interdiction dans les 'endroits sensibles', comme les espaces verts publics, les domaines sportifs et récréatifs, les terrains scolaires et les aires de jeu, ainsi qu'à proximité des hôpitaux, est également suggérée.