Plus de soleil, plus de verdure, plus de protection, plus à vivre

Désencombrement

Si vous visitez régulièrement la côte belge, vous connaissez bien l'image typique d'étendues de pierre et de béton sans fin, jalonnées de terrasses de restauration longeant la digue et de parkings s'étendant presque jusqu'à la plage. "Tout cela manque de végétation, d'espace et de calme", affirment Frederik Deny (commune de Middelkerke) et Philip Moyersoen (MOP Urban Design). À Middelkerke aussi, le désir de "désencombrer" la digue et d'offrir une meilleure expérience se fait sentir. La nécessité de prendre des mesures durables contre la montée future du niveau de la mer et les conditions météorologiques extrêmes a également joué un rôle important dans la décision de réaménager la digue.

Un choix audacieux

En 2017, le conseil municipal et un groupe de projet ont opté pour un concept s'éloignant de la rénovation traditionnelle, au profit d'une combinaison de solutions "douces" et "dures". "Les talus en herbe créent un tampon vert avec des chemins piétonniers pour les zones résidentielles de la digue. L'extension d’amortissement des vagues (GDU) vient ajouter une digue de promenade élégante avec des terrasses pour le centre touristique de la station balnéaire. La bande de sable et de pierre rectiligne est remplacée par une plage en paliers aux lignes ondulantes. Westende a été la première à se lancer, et la promenade était achevée fin 2023.

Autre avantage : un concept intégrant la nature dans la solution contribue à alléger considérablement le budget. "Avec une rénovation traditionnelle en pierre, les coûts de construction auraient été 30 à 40 % plus élevés".

Dune contrôlée

Le projet se caractérise par quatre sous-concepts : plus de soleil, plus de protection, plus de verdure et plus à vivre. "Grâce aux passerelles dans la digue herbeuse et au niveau supplémentaire du GDU, la promenade bénéficie en moyenne de deux heures d'ensoleillement de plus que l'ancienne digue. Sur la promenade, on monte mêem à quatre heures. Le déplacement des terrasses vers la mer leur assure également un ensoleillement plus rapide".

Le choix d'une pente plus longue pour la plage et d'oyats (un type de plante indigène) pour la dune aplatie et contrôlée signifie que la plage est moins sujette à la formation de congères de sable en cas tempête. "La mer doit remonter une pente plus longue, tandis que les plantes de la digue végétalisée retiennent le sable soufflé par le vent", explique-t-il. Les éléments de la GDU protègent les artères commerciales et le centre-ville en cas de vagues violentes et de grandes marées, et ce sur une longue période."

Les éléments de franchissement sont plus qu'une simple infrastructure. "La texture, la couleur et le design ont été étudiés pour se fondre dans le paysage. La couleur sable et le design ergonomique permettent de passer en un bon moment avec vue sur la mer ou de s'y allonger."

Ode à la nature

Les digues végétalisées créent à leur tour un ressenti naturel plus profond entre la plage et la digue. Le "parc de dunes" entre la plage et la digue rompt la linéarité grâce à ses douces ondulations vertes. Cerise sur le gâteau, un jardin botanique rassemblant 74 espèces et 20 820 plantes a été aménagé entre la GDU et la digue, une ode à la nature, aux fleurs indigènes de la plage et aux plantes des dunes.

Les terrasses intégrées et joliment alignées offrent plus de tranquillité, plus d'espace et un meilleur accueil sur la promenade de 16 mètres de large (contre 12 mètres auparavant). La promenade est désormais libre de tout obstacle, offrant une vue horizontale dégagée et un espace plus ouvert. "Les nouvelles promenades comportent plus de bancs et de meilleurs accès à la plage. Seule la structure de la GDU comporte encore de larges marches menant à la plage. La place Rauschenberg forme le cœur du projet. La jonction gracieuse entre la digue, la digue végétalisée et la plage, avec le banc ornemental géant, symbolise la nouvelle approche : ouverture, communication et esthétique".

Une expérience positive

Pendant la construction, l'administration municipale n'a reçu pratiquement aucune plainte. Le permis d'environnement n'a fait l'objet d'aucune contestation. "La nouvelle promenade est devenue en peu de temps un lieu incontournable de la côte belge. La station balnéaire de Westende est de plus en plus appréciée. De nouvelles entreprises commerciales s'y installent. Les habitants de la région font l'éloge de la végétalisation et de l'élargissement de la digue. Sans parler de la vue plus agréable".

Il est désormais prévu d'étendre ce concept de solutions douces et dures à la digue de Middelkerke. "Actuellement, on retrouve déjà la même structure GDU devant le bâtiment du nouveau casino (SILT). Une zone de digues végétalisées à l'est viendra faire la jonction avec la digue de mer en direction d'Ostende, tandis qu'une autre zone de digues végétalisées s'étendra à l'ouest jusqu'à la Logierlaan.

Masterplan Sécurité Côtière

Ces projets font partie du Masterplan Sécurité Côtière de l'agence maritime et côtière flamande (MDK). Après une analyse approfondie, il a été décidé en 2011 de protéger l'ensemble du littoral contre les inondations de grande ampleur jusqu'en 2050 au moins, suite à la "tempête du millénaire", en tenant compte d'une montée du niveau de la mer pouvant aller jusqu'à 30 cm. Un tiers du littoral n'était pas équipé pour y faire face et il a fallu mettre en place une protection supplémentaire pour (continuer à) garantir la sécurité.

La promenade Westend en chiffres

• Longueur totale du projet : 1650 m
• 70 % de solutions douces (1150 m de sable de protection et d'oyat) et 30 % de solutions dures (500 m de GDU)
• Les digues végétalisées couvrent 31 124 m² avec 4447 bouquets d'oyats.
• Au niveau des matériaux durs, il y a 28 797 clinkers en béton (3 455 m²).
• Quatorze points de repos (56 sièges) + 75 sièges supplémentaires sur les murs de soutènement
• 74 espèces végétales et 20 920 plantes dans le jardin botanique
• Espace pour 250 vélos

Source : Databank Publieke Ruimte