SWOT prospectif: la vision d'Anton De Jong (Husqvarna)
Quel est à vos yeux le défi majeur pour le secteur des espaces verts? Et comment y répondre au mieux?
"Il n'y a pas qu'un seul défi majeur, il y en a au moins deux. D'une part, il y a tout ce qui concerne la transition énergétique, le changement climatique et l'amélioration de la biodiversité. Il s'agit sans aucun doute d'un défi dans lequel le secteur peut et doit jouer un rôle énorme, et qu'il joue déjà en réalité. D'autre part, il y a les problèmes liés au marché du travail, qui sont au moins aussi urgents. Nous sommes confrontés à court et moyen terme à une pénurie de jeunes travailleurs talentueux, qui doivent également être mieux formés. En effet, des centres-villes plus verts nécessiteront aussi plus de mains, mais aussi plus de cerveaux pour les garder verts."
Dans quelle technologie ou innovation entrevoyez-vous une grande opportunité? Pourquoi?
"La robotisation. En tant que Managing Director d'Husqvarna, je ne peux évidemment pas m'empêcher de considérer la robotisation comme la principale solution aux deux défis susmentionnés. L'électrification revêtira également une grande importance, car nous ne pourrons résoudre les problèmes climatiques qu'en prenant les devants, en tant que secteur, et en réalisant nos projets autant que possible avec des outils et des transports électriques."
Quels sont les fers de lance de votre entreprise? Quels sont vos objectifs?
"Dans notre stratégie, nous misons très explicitement sur l'électrification et la robotisation. Nous voulons ainsi faciliter le travail de nos clients dans le secteur des espaces verts, améliorer structurellement le résultat final et élever le niveau du travail en termes de contenu."
Quelle sera selon vous la dynamique économique en 2024 (inflation, récession, pouvoir d’achat, carnet de commandes...)?
"J'oserais dire que, malgré la hausse des taux d'intérêt, l'inflation et la pénurie sur le marché du travail, le secteur des espaces verts est peut-être entré dans la meilleure période qu'il ait jamais connue. Le volume de travail ne diminue pas, idem pour les budgets. Nous constatons, par exemple, dans le cadre de notre Green City Challenge (en collaboration avec Sweco et NLGreenlabel), que les provinces et communes continuent d'opter pour la 'verdurisation'. J'entrevois un avenir particulièrement sain pour le secteur, à condition que les entrepreneurs continuent d'investir dans la verdure ainsi que dans le développement des connaissances et compétences de leurs équipes."
En quelques mots, que pensez-vous:
- des jardin respectueux du climat: "déminéraliser!"
- de la vie en plein air: "santé"
- de l'IA: "outil important"
- de la gestion de l'eau: "déminéraliser"
- des voyages dans l'espace: "HUGSI"
Question subsidiaire: à quoi ressemblera notre jardin en 2100?
"Ce jardin sera beaucoup plus vert, mais aussi en moyenne plus petit. De plus en plus souvent, il ne sera pas situé à 1, 5 ou 6 mètres au-dessus ou en-dessous du NAP (Niveau Normal d'Amsterdam), mais à 100 ou 200 mètres, par exemple sur le toit d'une tour à appartements. L'entretien sera en grande partie automatisé; l'arrosage, la tonte, la fertilisation et la taille seront robotisés. Dans le même temps, la diversité des plantes et des insectes sera beaucoup plus grande, parce que l'IA nous permettra de mieux contrôler l'équilibre des matières, même à ce micro-niveau."