‘Il n'existe pas de revêtements 100 % perméables’

Les revêtements de surface drainants

On peut en moyenne considérer que les différents types de revêtements de sol drainants laissent s'infiltrer environ 30 % des eaux de pluie lors d'une précipitation moyenne. Ce pourcentage peut être plus élevé dans le cas d'une pluie douce mais persistante. Vous trouverez ici un tableau indicatif. Pour vos calculs, le plus indiqué est de considérer qu'il faut canaliser, guider en zone-tampon et laisser s'infiltrer 60 litres d'eau de pluie par heure et par mètre carré.

Les 4 facteurs déterminants en matière d'infiltration

Quatre facteurs sont déterminants pour l'infiltration d'eau de pluie possible au niveau des revêtements de surface :

La pente

Plus le revêtement est en pente et moins l'eau aura de possibilités de s'infiltrer. Ceci peut être compensé par la pose de petites gouttières temporaires raccordées à un tuyau de drainage placé à une profondeur de 25-30 cm minimum, et qui s'écoulent parmi les plantations (plantes vivaces, arbustes et arbres) ou aboutissent à zone de rétention. Autre possibilité, l'adaptation de la méthode de mise en œuvre, avec un ou plusieurs bandes transversales du revêtement posées plus en profondeur, de 1 à 1,5 cm, permettant une évacuation vers les plantations voisines.

La fondation

Quel que soit le type de revêtement drainant, la fondation doit elle-même être drainante, ou même pouvoir constituer un réservoir-tampon. L'utilisation de béton concassé (ou cailloutis) de calibre 2-40 mm offre une solution économique et écologiquement responsable. Je déconseille les gravats mélangés parce qu'ils contiennent une grande proportion de briques, lesquelles continueront à se désagréger au fil du temps, ne permettant plus à l'eau de s'infiltrer suffisamment. Il est également important que le mélange ne contienne pas de granulat 0-1, ce qui rendrait évidemment l'infiltration plus difficile.

L'épaisseur de cette couche de pierraille comprimée dépend des contraintes et du type de circulation prévus.

Question : une fondation peut-elle jouer le rôle de réservoir-tampon ?

Cela aussi est possible, la fondation peut être en partie utilisée comme zone de rétention. Dans ce cas, optez pour de la pierraille ou du béton concassé, comprimés, avec un granulat 20-40 mm par exemple : les espaces plus importants favoriseront la rétention de l'eau. Ce système est toutefois moins adapté aux ‘revêtement verts’ car l'action de la capillarité est ici très limitée, de sorte que le mélange d'herbes souffrira plus rapidement lors d'une période sèche.

Il est possible de recouvrir cette couche d'une couche d'égalisation de granulométrie 2-4 mm.

Il est absolument exclu de placer un géotextile ou un matériau de ce type sous le revêtement, entre les deux couches. À terme, ce textile provoquerait un envasement en raison des petites particules textiles lessivés vers le bas par l'eau de pluie, de sorte que la capacité d'infiltration finirait par être réduite à néant. En cas de crainte pour la stabilité ou le lessivage du matériau de fondation, vous pouvez recourir à une natte à structure ouverte (type Enkamat).

Le même type de fondation peut être utilisé pour des pavés posés sur une couche de sable de 12 cm environ, lorsque ceux-ci ne sont enfoncés qu'à mi-hauteur. Si l'on opte pour un ‘revêtement vert’, la fondation de base se composera toujours de béton concassé ou de pierraille de calibre 2-40 mm, comprimés. Toutefois, en couche d'égalisation, il faut utiliser le substrat pour dalles-gazon sur une épaisseur de 3-4 cm.

Le matériau de jointoiement

Le choix d'un matériau de jointoiement correct permet une infiltration rapide et limite la croissance des herbes indésirables. Ici aussi, il convient d'éviter la granulométrie 0-1 mm. L'idéal serait du gravillon de 2-4 mm. Conséquence, le joint sèche plus rapidement, ce qui rend beaucoup plus difficile la germination des herbes indésirables. Dans le cas de ‘revêtements verts’, le substrat pour dalles-gazon que vous avez déjà utilisé comme couche d'égalisation servira aussi pour boucher les ouvertures et les joints. Vous pouvez également l'employer avec des pavés, en remplissant le joint de substrat sur une hauteur d'environ 7 cm et une largeur de 2 cm. Rebouchez ainsi jusqu'à 1 cm sous la surface environ, ce qui est essentiel pour ne pas détruire la couche d'herbe au passage de véhicules, et pour ne pas exercer de pression sur le substrat, afin d'éviter un compactage et pour garder une capacité optimale d'infiltration.

Le choix d'un matériau de jointoiement correct permet une infiltration rapide et limite la croissance des herbes indésirables. L'idéal serait du gravillon de 2-4 mm

Le type de matériaux de revêtement de surface

Il existe des revêtements tels que les klinkers d'argile et les pavés de voirie en béton, en diverses versions, avec un système d'écartement ou des perforations. L'eau peut donc s'infiltrer partiellement au niveau des joints ou de ces perforations.

En ce qui concerne la mise en œuvre, le joint, la capacité d'infiltration, les faits climatologiques et la gestion, nous établissons une distinction entre :

• les revêtements à joint ouvert tels que les pavés de voirie en béton, les klinkers d'argile, le pavé…,
• les semi-revêtements en dur comme les systèmes de gravier, la dolomite calibre 5/15 mm, le gravier dans des systèmes de grilles sans natte…
• les revêtements associés à du végétal, comme les systèmes dalles-gazon, les joints végétaux, le gazon sur fondation…

Faites votre choix en fonction du confort, des utilisateurs, de l'intensité du passage et bien entendu, sans perdre de vue l'effet esthétique.

Points de vigilance

• Une infiltration d'eau est toujours possible sur la bordure du revêtement, c'est pourquoi tous les revêtements seront bombés. Ceci s'applique également pour les systèmes semi-drainants ou à base de gravier !
• Pour les revêtements ne permettant aucune infiltration ou presque, celle-ci devra pouvoir avoir lieu sur les côtés, entre les plantations.
• Le gazon sur fondation est une excellente solution pour des parkings utilisés occasionnellement, des allées de garage, l'accès à une prairie, à une écurie. Mais cette solution n'est pas confortable pour les déambulateurs, fauteuils roulants ou poussettes d'enfant…
• Configuration possible : une fondation en béton concassé de 2-40 mm (selon l'utilisation), puis une couche de béton concassé de 0-20 mm mélangé à 20 % de terre de la parcelle.
• Ensemencement des joints verts et des systèmes dalles-gazon. On trouve différents mélanges spécifiques dans le commerce, et l'on peut aussi utiliser les mélanges pour terrain de sport, de l'herbe avec du microtrèfle, des mélanges spécifiques, riches en herbe, avec une végétation autochtone, et prévus pour le passage, des mélanges contenant Herniaria glabra + du microtrèfle. Il est important de signaler au maître d'ouvrage qu'il devra laisser cette végétation se développer pendant au moins 12 semaines avant de rouler dessus !

À côté de tous ces aspects pratiques, la meilleure décision est de ne placer des revêtements qu'à condition qu'ils soient fonctionnels, et non pas pour leur valeur ‘ornementale’.